1982 — Sorcellerie, spiritualité et religion

cosmos chaudron

Je me rappelle qu’à cette époque féministe j’avais la certitude que la disparition de la religion avait laissé un vide spirituel au Québec. Ce vide prenait une forme différente chez les femmes qui cherchent naturellement à trouver ou à créer du sens à la vie, alors que de nombreux scientifiques et philosophes s’opposent à cette notion de sens. C’est embêtant ! L’imaginaire spirituel féminin serait-il en lien avec le cordon ombilical qui remonte à la nuit des temps : De poussières d’étoiles au cordon ombilical, il n’y a qu’un pas à l’échelle cosmique mais un grand pas pour l’humanité. Ce récit des origines en vaut d’autres. Je réfléchissais à ces questions. Il me semblait que le rôle des femmes dans la reproduction expliquerait cette forme de spiritualité créatrice de lien social, à l’instar des religions.  Les rituels, la liturgie, les symboles et l’architecture, à partir d’un mythe fondateur, marquent l’imagination, émeuvent les sens et fascinent les esprits, tout en définissant une morale et un code social. En plus de rythmer les saisons et les rituels de passage dans la vie. C’est ce qu’on retrouve dans toutes les religions. Quant à moi je considérais et je considère toujours que les femmes auraient intérêt à se libérer de la Parole de Dieu telle qu’elle est véhiculée dans toutes les religions. Selon Einstein, la religion de l’avenir sera une religion cosmique couvrant à la fois les domaines naturels et spirituels. Une savante littérature écoféministe défendait des idées convergentes, tout en proposant le réveil de la Déesse et de la Sorcière : les deux faces d’une même médaille. Si les fictions collectives inspiratrices de tant d’œuvres d’art, savant et populaire, continuent d’alimenter l’imaginaire des artistes, au fil des siècles, c’est parce  qu’il s’agit d’archétypes fondamentaux, conscients ou inconscients, du cycle vie/mort de l’homo sapiens : naissance, sexualité, virginité, guerre, pouvoir, héros, victime, martyr, sauveur, exécution, traîtrise, résurrection, amour, sacrifice, etc. La Bible et la mythologie grecque offraient un vaste éventail d’archétypes que l’on retrouve mythifiés et théâtralisés, à sa façon, dans le christianisme. Cette religion a fait le choix historique de la représentation de l’incarnation du Dieu crucifié dont on ne peut contester le fait qu’il s’agissait d’un châtiment populaire utilisé par les romains qui avaient envahi la Palestine.  Au fil du temps, aux travers les multiples guerres et alliances, parmi les nombreuses sectes de l’époque, le christianisme s’est imposé.

Quelques siècles plus tard, l’Islam, également d’inspiration biblique, entra en compétition comme religion universelle. Toutefois, il ne faut pas penser que les religions sont les seules fictions collectives.

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