1984 — De la Vierge Marie à Madonna

Madonna-Boticelli
Réappropriation, réinterprétation, adaptation, transformation, évolution du mythe ?

Avec le temps et la science aidant, la représentation du divin évolua en Occident vers plus de réalisme et fit un bon considérable à la Renaissance italienne (volume, proportion, perspective, singularité des individus, disparition des auréoles, etc.).  Les génies Michel-Ange et Léonard de Vinci, stars rivales de l’histoire de l’art, ainsi qu’une multitude d’artistes  révolutionnèrent le mode de représentation du Divin en l’incarnant en chair et en os. Pensons à la Vénus de Botticelli qui se justifiait théologiquement comme une synthèse de la Vierge Marie et de la Déesse-Mère qui émergeait de l’eau. Cette métamorphose de la pure et chaste vierge Marie évolua jusqu’à l’extravagante  et rebelle Madonna. Depuis la Renaissance, des caractéristiques humaines sont attribuées aux divinités chrétiennes, malgré certaines résistances du clergé à différentes époques. Pour les besoins du mythe, les divinités, tout en s’incarnant, conservent des pouvoirs magiques  leur permettant de monter au ciel avec leur corps : Résurrection, Ascension, Assomption, Transfiguration.

Grâce à l’analyse des mythes religieux et des images, on comprend mieux comment sont formatés nos cerveaux. Ainsi la pensée humaniste issue de la culture chrétienne, telle qu’on peut l’observer à travers l’histoire de l’art, est constamment en évolution grâce aux développement technologique. Avec le daguerréotype, premier procédé photographique commercialisé et acheté par l’État français en 1839, ainsi que la premières projection de film présenté au public par les frères Lumières en 1895, se mettait en place la civilisation de l’image. Ces procédés technologiques qui n’en finissent plus de se complexifier permettent désormais de voyager autant dans les mythes du passé que dans ceux du futur. Ces mythes adoptent et adaptent les archétypes fondamentaux au parfum du moment, de la mode locale ou internationale. Par conséquent l’économie de l’attention dans laquelle une armée de concepteurs, créateurs, artistes, producteurs, réalisateurs, accompagnés d’une multitude de métiers reliés à l’image, sont tous en compétition dans le marché local, national ou international. Le système capitalisme intrinsèquement relié au marché des images est toutefois plutôt libre puisqu’il se réclame de l’idéologie de la liberté et du libéralisme.  C’est dans ce contexte de réflexion sur l’évolution des mythes et des représentations des mythes que je mijotais ma première exposition-performance qui eut lieu dans la librairie Vénus de Rimouski. Pour la suite de  mon histoire, je dois sortir de mon locker le coffre contenant mon CV et des photos de l’événement.

Main cadenas carré
J’ouvre le cadenas qui verrouille la porte grillagée de mon locker au sous-sol.

Fin de la première partie

Coffre-Irène-Durand.jpg

Jusqu’à maintenant dans ce récit, j’ai revu mon passé de mémoire tout en réfléchissant aux préoccupations artistiques et sociales qui m’animaient à l’époque. La suite dépendra de ce que je trouverai dans mon coffre qui déborde de dossiers. Je ne l’ai pas ouvert depuis une vingtaine d’années ! Que de photographies et de documents à classer, à sélectionner et à jeter !

Une fois que j’aurai fait de l’ordre dans tout ça, je pourrai commencer à rédiger la suite de mon blog : Les Sorcières de Rimouski.

Ce blog raconte mon aventure à Rimouski qui commença en octobre 1978. C’est aussi une invitation à partager des expériences et points de vue sur les diverses facettes de la tragi-comédie du Jeu de la Vie.

« Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin »  

— Marguerite Yourcenar

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Merci à mon neveu Pierre, qui m’accompagne dans la réalisation de ce blog.